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Siècle bleu 2000
Sixième Jour - Le Petit Point bleu pâle
Voyager 1, alentours de Neptune, 6 Juin 1990. Le portrait de Gaïa ramené par les astronautes de la mission Apollo nous a permis de comprendre notre place sur la Terre. Un autre cliché va nous aider à comprendre la place du phénomène humain dans le Cosmos. Celui-ci est dû, comme souvent, à l’engagement d'un seul homme, un des derniers grands rêveurs et penseurs du vingtième siècle, Carl Sagan. Il a participé à la plupart les grands programmes d'exploration spatiale et de recherche de la vie hors de la Terre. Notamment il fut le responsable du programme Voyager dont le but était d'inspecter les planètes du système solaire. Suite à des demandes répétées de Sagan pendant plusieurs années auprès de la NASA, Voyager 1 a réalisé une manœuvre originale. Au moment où la sonde finissait son long périple et allait lentement s'égarer dans l'infinité du Cosmos, elle s’est retournée et a pris un cliché de chacune des planètes du système solaire. Sur le cliché visant la Terre, celle-ci était difficilement distinguable, un petit point bleu pâle à peine plus grand qu'un pixel au milieu de l'immensité étoilée (au milieu de la raie sur la droite de l'image ci-dessus). Ce petit point bleu pâle, c'est notre maison, la seule que nous ayons jamais connue, le berceau de l'humanité. C'est sur ce petit point qu'ont vécu nos parents, grand-parents, arrière-arrière grand-parents et tous ceux que l'on a connus ou pas connus. C'est sur ce petit point qu'ont vécus les plus grands hommes et femmes Platon, Newton, Mozart, Marie Curie, De Vinci, Millet, Baudelaire, Gandhi, Saint-Exupéry, Cousteau, Mère Theresa et les plus perfides d'Attila à Adolf Hitler. Il résume la condition de l'homme, pris au piège entre les trois infinis qu’avaient décrits Teilhard de Chardin : l'infiniment petit, l'infiniment grand et l'infiniment complexe. Ce cliché, en relativisant notre situation, permet de réaliser l'absurdité des conflits, de la folie industrielle et de la société de consommation. A quoi bon dominer une fraction de ce petit point ? L'Humanité devrait s’efforcer de chérir son berceau et d’en faire un paradis au lieu de le détruire. Autour il n'y a pas de mondes aussi accueillants ou alors certainement pas accessibles dans un futur proche. Plus tard quand notre technologie nous le permettra, nous pourrons envisager de vivre ailleurs, mais pour l’instant notre unique choix, c’est d’apprendre à vivre durablement sur notre petit monde. |
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