Paris, 20 septembre 2012.

J’ai retrouvé au fin fond de mon disque dur un document datant de juin 2006 dans lequel je décrivais ce que devrait être le roman « Siècle bleu » avant de me lancer réellement dans l’écriture. A titre documentaire, je trouvais intéressant de partager ce document avec vous. Il y a des choses que vous avez déjà lues sur ce blog et dans les deux livres, mais d’autres sont inédites. A cette époque, je n’avais écrit qu’une cinquantaine de pages sur les 1100 que devraient compter les deux tomes de la saga Siècle bleu. Au fur et à mesure de l’écriture, beaucoup de nouvelles choses se sont par la suite greffées à ce projet. Je ne sais pas si j’ai écrit de bons livres mais je suis heureux de voir que l’intention initiale semble avoir été respectée (pour ceux qui n'auraient pas lu les livres, vous pouvez lire l'interview officielle Siècle bleu d'avril 2010 et l'interview officielle Ombres et Lumières de mai 2012).

Vive la Révolution bleue !

 

Siècle bleu

Cahier des Charges

Juin 2006

 

 

Fais de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité – Antoine de Saint-Exupéry

I. L'idée du livre

I. 1. L'hypothétique transition vers un monde durable

Depuis le sommet de la Terre de 1992, l'humanité est en attente d'une vraie transition vers un monde durable. Certains progrès sont enregistrés mais globalement sur tous les plans on regresse. Le sommet de Johannesburg en a été le triste constat. Pour que ce XXIème siècle ne soit pas celui d'un basculement dans le chaos et la barbarie, il faut une prise de conscience sans précédent, un électrochoc, et faire de ce siècle "Le Siècle bleu", celui dont l'humanité sera fière pour les millénaires à venir. La Saga "Siècle bleu" sera le récit de cet électrochoc et montrera une voie, étroite, dans laquelle l'humanité pourrait s'engager pour réussir ce défin.

Le galop d'essai de nouvelles "Siècle bleu" pour le trentième anniversaire du Jour de la Terre en avril 2000 m'avait permis de me faire la main, puis il m'a fallu six ans de documentation supplémentaires pour imaginer le projet de roman décrit ici. L'action se déroulera en 2013, ce qui me laissera le temps de l'écrire et de trouver un éditeur.

I. 2. L’éveil planétaire déclenché par les premières étapes de la conquête spatiale

Les premiers vols habités se sont déroulés dans un contexte de confrontation militaire majeur entre l’URSS et les Etats-Unis. Ces astronautes sont donc partis dans l’Espace avec un esprit de conquête et à des fins de démonstration politique. Or, là-haut il s’est opéré une transformation que personne n’avait anticipée. Tous ces astronautes, militaires ou scientifiques de tous pays, à la vue de leur planète depuis l’Espace, ont développé (pour un grand nombre) un amour et un attachement profond pour la Terre dont ils parlent après leur voyage avec la plus grande poésie. Personne n’avait imaginé que cette conquête tournée initialement vers les étoiles se retournerait vers nous et nous ferait en fait découvrir la Terre.

Deux photos, « Earth Rise » (Lever ou Clair de Terre en français) prise en décembre 1968 par Apollo 8 et la première image de la « Whole Earth » (Terre Entière ou Terre Pleine en français) prise en décembre 1972 par l’équipage d’Apollo 17 – la dernière mission lunaire - (sous l’impulsion directe ou indirecte de Stewart Brand), ont énormément marqué les esprits. Cette dernière est la photo de la Terre la plus répandue et sûrement l’une des photos les plus reproduites de l’histoire de la photographie.

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Earth Rise (1968) et Whole Earth (1972)

Ces photos ont été également les déclencheurs (directs ou indirects) d’une véritable prise de conscience planétaire et à la création des premiers mouvements et réflexions écologistes, essentiellement aux Etats-Unis :

  • Proposition de l’hypothèse Gaïa par James Lovelock en 1969,
  • Fondation de l’institut d’écotechnique en 1969
  • Création de l’Environment Protection Agency (EPA, l’équivalent de notre Ministère de l’Environnement) en 1970,
  • Organisation du premier Jour de la Terre en 1970,
  • Publication du rapport Meadows du Club de Rome en 1970 (“Limits to Growth” ou “Halte à la croissance” en français),
  • Création de Greenpeace en 1971,
  • Création de Friends of the Earth en 1971,
  • Création du Ministère de l’environnement en France en 1971,
  • Organisation de la première conférence de l’ONU sur l’environnement humain et publication du rapport de René Dubos et Barbara Ward « Only One Earth, The Care and Maintenance of a Small Planet ».

Ces faits sont peu connus du grand public (surtout des dernières générations n’ayant pas connu cette période de conquête spatiale) qui manifeste aujourd’hui une indifférence quasiment totale à l’égard de la conquête spatiale et surtout de ses héros. L’aspect répétitif et sans ambition majeure des programmes de la Navette Spatiale américaine et de la Station Spatiale Internationale explique sans doute la désaffection du public, malgré l’intérêt scientifique et technique indéniables de ces missions. Le lien entre espace et écologie a été oublié.

I. 3. Les propos poétiques des astronautes

Les quelques centaines d’astronautes ont vécu là-haut le voyage ultime mais aussi une expérience réellement mystique (surtout pour ceux qui sont restés plusieurs semaines/mois à bord des stations spatiales Saliout, MIR ou ISS) facilitée et démultipliée par l’appréhension de la mort, l’apesanteur, le silence et la vue fantastique de la Terre vue d’en haut. Parmi eux, seuls vingt sont allés au-delà de l’orbite terrestre (missions Apollo vers la Lune). Ils sont les seuls à avoir vu la Terre toute entière et cette vision les a encore plus transformés (1). Cette mutation a été analysée en profondeur par Frank White dans l’ouvrage « The Overview Effect », dans lequel il a interrogé de très nombreux astronautes. Ces astronautes (de toutes les nations) se sont réunis au sein de l’Association des Explorateurs de l’Espace afin de véhiculer leur message de paix et d’amour. Leurs plus beaux textes et clichés ont été rassemblés dans l’ouvrage « The Home Planet » (Clairs de Terre en Français), livre que j’ai découvert en 1996 et qui a été le point de départ de Siècle bleu.

Ci-dessous quelques exemples de textes issus de ce livre qui illustrent bien la transformation/l’illumination subie. Il est intéressant de souligner que pour la plupart, ces astronautes étaient militaires, ingénieurs et scientifiques et que rien ne les prédisposait à un tel élan poétique.

Nous sommes partis découvrir la Lune et en fait nous avons découvert la Terre
Eugene Cernan – Etats-Unis

J’aurais souhaité, après mon retour, que les gens me demandent comment c’était là-haut, comment je m’étais associé à cette noire brillance du monde et quelle impression cela m’avait fait d’être comme une étoile tournant tout autour de la Terre.
Reinhard Furrer – République Fédérale d’Allemagne

Je regardais au-dehors la noirceur de l’espace, semée splendidement d’un univers de lumières. Je vis sa majesté, mais nulle bienveillance. C’est en dessous qu’il y avait une planète accueillante. Là-dessous, enclos dans la fine et mouvante coque de sa biosphère, si étonnamment fragile, il y a tout ce qui est cher à nos cœurs, tout le drame, toute la comédie humaine. C’est là qu’est la vie, là que sont toutes les bonnes choses de la vie.
Loren Acton – Etats-Unis.

Je crois que même les plus savants des philosophes de la Renaissance et les plus audacieux esprits du passé n’auraient jamais pu estimer la taille réelle de notre planète. Longtemps, elle avait paru immense, presque infinie. C’est seulement à partir du milieu de notre siècle que l’homme s’étant rendu dans l’espace au-dessus de la Terre, a pu se rendre compte avec surprise et incrédulité combien la Terre est en fait petite. D’aucuns ont vu en elle une île flottant dans l’infini de la création ; d’autres l’ont comparée à un vaisseau spatial peuplé d’un équipage de plus de six milliards d’hommes.
Pavel Popovitch – Union Soviétique.

Je voyais la Terre depuis l’espace, si belle depuis qu’avaient disparu les cicatrices des frontières nationales.
Mohammed Ahmed Faris – Syrie.

Les limites de mon imagination ont reculé lorsque j’ai pu contempler la Terre qui se détachait au sein d’un néant sombre et peu engageant. Les riches traditions de mon pays m’ont préparé à surmonter les préjugés et les frontières nationales. Il n’est pas nécessaire d’entreprendre un vol spatial pour parvenir à un tel sentiment.
Rakesh Sharma – Inde.

Les premiers jours, nous montrions nos propres pays. Au troisième et au quatrième jour, notre continent. Dès le cinquième jour, nous fîmes plus attention qu’à la seule Terre.
Sultant be Salman al-Saoud – Arabie Saoudite.

La Terre nous faisait penser à une décoration d’arbre de Noël se détachant sur le fond noir de l’espace. Plus nous nous éloignions et plus sa taille diminuait. Finalement, elle se trouva réduite à la taille d’une bille de verre, la plus belle bille qui se puisse imaginer. Ce bel objet chaud et vivant était si délicat, si fragile que si on l’avait effleuré du doigt il se serait brisé et répandu en miettes. Quand un homme voit cela, il ne peut qu’être transformé, il ne peut que mesurer ce qu’est la création et l’amour de Dieu.
James Irvin – Etats-Unis.

I.4. Les précurseurs de la Conscience Planétaire

Les astronautes s’inscrivent dans un longue lignée de penseurs de la conscience planétaire, inspirés par l’image de la Terre vue depuis l’espace, qui prend ses sources il y a deux mille ans et peut-être beaucoup plus loin encore.

L'homme doit s'élever au-dessus de la Terre, aux limites de l'atmosphère et au-delà, ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit.
Socrate

I remembered that Buckminster Fuller had been harping on this at a recent lecture—that people perceived the earth as flat and infinite, and that that was the root of all their misbehavior.
Stewart Brand

  • Camille Flammarion
  • Teilhard de Chardin
  • Buckminster Fuller
  • Fred Hoyle
  • Edgar Morin

I.4. Le besoin d’un électrochoc

Depuis l’arrêt des missions lunaires en 1972, cet engouement du grand public (et donc des citoyens de la Terre) pour une conscience planétaire est petit à petit retombé.

Cette période épique a continué à inspirer certains visionnaires (Rapport Brundtland en 1987 introduisant le concept de développement durable Biosphère 2 en 1991, Sommet de la Terre de Rio en 1992…) mais on sent que ces initiatives sont insuffisantes pour contrebalancer la dynamique d’évolution de nos sociétés dans laquelle nous sommes bloqués depuis 30 ans : règne du cynisme, précarisation de la vie pour de nombreuses classes de la société, court-termisme dans les choix individuels et collectifs, essor de l’individualisme, développement irraisonné de la consommation et désaffectation de l’esprit pour la matière, consommation et gaspillage irraisonnée d’énergie, multiplication des impacts potentiellement irréversibles de l’homme sur l’environnement. Face à cela, on observe une désaffection du politique, dont l’autorité est sans cesse contestée par la montée en puissance des médias et de la finance internationale (criminelle ou non). Enfin nous assistons à une quasi-disparition de la production d'utopies et de concepts idéologiques et philosophiques qui pourraient éclairer l’avenir. L'humanité ne parvient plus à s'imaginer un futur.

Il y aurait besoin d’un grand « électrochoc » pour sortir de cette léthargie. Il manque à l’humanité un grand projet (sous la forme d'un projet collectif sur plusieurs générations comme l’avait été la construction des cathédrales au Moyen-Age) qui lui permettrait de s’unir et de changer. Pour réussir, ce grand projet doit être individuellement acceptable (même s’il requiert des efforts indéniables), regarder vers le futur et non vers le passé, transcender l’existence humaine et avoir une dimension esthétique (2) : ces composantes sont en général absentes des propositions faites par les écologistes et expliquent peut-être en partie leur échec. Plutôt que de refuser le monde vers lequel nous tendons et revenir vers un hypothétique paradis perdu (qui n’a – on le rappelle – jamais existé à l’exception de quelques rares époques dans quelques rares contrées) que l’homme ne toucherait plus et vénérerait comme une externalité, il faut plutôt réfléchir au(x) monde(s) qui nous ferai(en)t rêver et œuvrer activement pour que ce(s) monde(s) se réalise(nt). Il faut concilier les vues d’un cerveau gauche (scientifique) et celles d’un cerveau droit (esthétique). Il faut changer l’attitude actuelle des Cassandre (pourtant nécessaires pour éviter le pire) qui prédisent la fin du monde (3) vers une attitude qui proposent des solutions de changement de ce monde (celles-ci sont nombreuses et éparses, il faut néanmoins que ces points de vue s’assemblent et franchissent une masse critique).

Un tel électrochoc rencontrerait probablement un accueil considérable car malgré la léthargie ambiante, la souffrance et la misère sont à un point culminant et de nombreux mécanismes palliatifs et solutions se sont déjà auto-organisés, notamment par le biais des Organismes Non Gouvernementaux (ONG) ou des initiatives cherchant à réconcilier économie et éthique (4) ou bien des actions de communication intelligentes (5). Dans leur essence, ces organismes partagent les mêmes valeurs fondamentales et représentent un réseau planétaire qui pourrait être activé par un électrochoc et faire bifurquer le sens d’évolution de la société (6). Le réseau planétaire de communication qui relie maintenant l’ensemble des points du globe représentera un formidable facteur d’accélération de cette transformation. De plus ces nouvelles organisations ont plus de chance de faire changer les choses que les mouvements anciens (par exemple dans l’environnement) qui sont devenu de véritables administrations, pour la plupart incapable de s’adapter à la nouvelle donne.

Cet électrochoc pourrait seul faire sortir l’humanité de l’état de déni dans lequel elle se trouve. Sur cet état de déni, l’excellent ouvrage « States of Denial » de Stanley Cohen, professeur de Sociologie à la London School of Economics, offre une analyse très pertinente et propose de nombreuses voies d’amélioration pour permettre une prise de conscience effective. La lecture de cet ouvrage serait bénéfique aux organisations écologistes pour qu’elles changent complètement la façon de communiquer et d’agir (7).

I.5. L’électrochoc et l’utopie du Siècle Bleu

Comme souvent dans l’Histoire (et plus globalement dans l’Evolution de notre espèce et de l’univers qui nous entoure), l’électrochoc ne viendra vraisemblablement pas de là où on l’imagine et il sera probablement le résultat d’un processus « émergent » et non « conçu et planifié »(8). En effet, lorsqu’elle est confrontée à la masse humaine, une idée, une invention ou une découverte scientifique échappe en général à son auteur et se « réalise », se « transforme », se « propage » selon les filtres qui lui auront été appliqués à travers les interactions humaines. Richard Dawkins a analysé ces processus et a bâti sa théorie des « mèmes » - la mémétique. C’est un de ces hypothétiques électrochocs que décrit le roman « Siècle Bleu ». D’autres électrochocs auraient bien évidemment pu être envisagés.

Compte tenu du « terreau » de misère, du nombre d’exactions en tout genre commises et de la velléité actuelle de changement d’une grande partie de l’humanité, il est possible que l’idée du Siècle bleu rencontre (dans le cadre du roman) une certaine adhésion et que la mémétique amplifie cette idée.

L’utopie du Siècle bleu : si un astronaute disposait, depuis l’Espace, d’une tribune médiatique privilégiée et d’une réelle écoute de la population mondiale, il aurait la capacité de proférer ce message universel et de faire ressentir à chacun de ses auditeurs l’Overview Effect (l’effet de surplomb en français) évoqué précédemment. Associé à des images fortes et de très haute définition, cela pourrait provoquer un véritable électrochoc et modifier profondément et durablement le comportement des hommes entre eux et à l’égard de leur planète. La vision de Cette vision s'articulera autour de deux concepts : l'un temporel (Le Siècle bleu : l'effort de transformation doit durer tout ce siècle) l'autre spatial (Le Vaisseau Terre : l'effort doit englober tout le globe et nous devons apprendre à vivre dans un petit monde).

Siècle Bleu mettra en scène un accident sur la Lune et relate les changements à l’échelle mondiale provoqués par les messages envoyés par le seul astronaute survivant et prisonnier sur la Lune.  Cet astronaute ne pouvant recevoir aucun message de la Terre (communications interrompues dans l’autre sens), n’est pas conscient de l’ampleur et de la portée de ses propos, empreints d’humanisme et d’amour (caractéristiques de la transformation subie à cause de l’Overview Effect).

Cette transformation suppose l’existence concomitante d’un certain nombre de facteurs qui n’étaient pas présents au début des années soixante-dix (ONG, quarante ans de quasi-vaines luttes écologiques, développements technologiques permettant de mettre les populations en réseau) et qui sont désormais réunis. L’histoire du Siècle Bleu est rendue plausible par le renouveau du programme américain de conquête spatiale (programme « Moon, Mars and Beyond » lancé en janvier 2004 par Georges W. Bush et baptisé Constellation en 2006) et d’une opposition grandissante avec la Chine, notamment dans le secteur spatial. (NdA 2012 : en janvier 2010, Barack Obama a arrêté le programme Constellation et le scénario de Siècle bleu a donc dû êre remanié pour en tenir compte).

Les médias n’ont que peu d’intérêt pour les catastrophes, à part si ils parviennent à isoler un destin particulier auquel identifier la catastrophe. Un humain perdu dans l’Espace aurait donc le pouvoir de fédérer les esprits de façon intense et universelle. Les propos de cet astronaute, s’ils sont de nature philosophiques et humanistes (ce qui sera le cas, à cause de la transformation causée par l’Overview Effect), auraient donc une capacité de changer le monde réel et ils bénéficieraient d’une immense caisse de résonance (renforcée par la mise en réseau de la planète et du pouvoir des images de haute définition).

II. Conception du roman

II.1. Pourquoi écrire et pourquoi ce roman ?

Ecrire serait un soulagement pour coucher sur le papier certaines informations intéressantes que j'ai pu rencontrer, les restituer, les agencer, les transmettre afin de distraire, de faire réfléchir et de faire profiter à d'autres du fruit de mes lectures et de mes réflexions.

Ecrire me permettrait d'assembler le puzzle, connecting the dots disent les Américains, en référence au jeu graphique que l'on donne aux enfants, relier entre eux les brins d’une guirlande éternelle dirait Douglas Hofstadter.

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Le processus de maturation a été inconscient et ruminé depuis longtemps. Il faudra laisser à sa matérialisation une grande part aléatoire (fruits rencontres et circonvolutions, expériences, hasards cheminement intellectuel) mais l’attracteur est unique : Siècle bleu. L'écriture (non totalement planifiée) s'apparente au travail du sculpteur qui met à jour sa sculpture dans le bloc de bois. Ce livre sera une projection de mon cerveau, fruit de multiples périgrinations. Il n’y en aura qu’un seul. Après action. Cela conduira nécessairement à une frustration. De plus le roman ne permet pas l’approfondissement.

II.2. Pourquoi un roman ?

Compte tenu la complexité des thèmes à aborder, un essai aurait pu paraître être le vecteur idéal mais aurait pu difficilement parler de tout. Je crois que ces mots de Jean-Christophe Rufin traduisent bien pourquoi un roman s’impose en fait :

« Les essais, c’est très décourageant, parce qu’on prêche des convaincus ; c’est toujours la simplification en vue d’une thèse. Un roman permet la complexité. Et puis, j’écris pour parler aux autres, et essayer d’être moins seul dans la façon de percevoir le monde »
Jean-Christophe Rufin. Le Monde. Mardi 20 janvier 2004.

L’envie d’écrire m’a toujours taraudé et s’est développée ces dix dernières années. La collaboration avec Bernard Werber en 1996/1997 a sûrement été le facteur déclencheur et a certainement orienté la nature et l’ambition du projet. J’ai perçu que l’essentiel était avoir quelque chose à dire, et d’y croire fortement, et qu’en général cela était suffisant pour transmettre le message au lecteur (néanmoins la façon dont le message est formulé est aussi important que le message lui-même, surtout si l’on veut déclencher une action). J’ai également pu voir l’envers du décor et la genèse de ses créations, qui a beaucoup démystifié la création romanesque (et plus précisément les « recettes » pour la préparation d’un best seller). Celle-ci est accessible à toutes et à tous. Néanmoins pour être lu, il faut également être très clair sur le public auquel on s’adresse.

L’expérience du site Internet de « La Révolution des Fourmis » (NdA 2012 : site géré en commun avec Bernard Werber de 1996 à 1998, je relate cette expérience ici) m’avait montré qu’il était possible avec la fiction d’avoir un impact sur le monde réel et de matérialiser des utopies (thème central de la Révolution des Fourmis). Cette matérialisation de la fiction (sous la forme d’un site Internet encadrant une des premières communautés virtuelles) m’avait également montré à quel point cela pouvait avoir un impact fort sur les lecteurs. Cette expérience, que j’avais interrompue par manque de temps et surtout par la prise de conscience qu’il fallait que je lise énormément avant de « proposer » une révolution, m’a toujours donné envie de reprendre l’expérience mais en allant beaucoup plus loin. L’idée de découvrir ou préparer les outils pour une révolution « intelligente » m’a toujours poursuivi depuis lors, et l’essentiel ces dix dernières années fut consacré à beaucoup lire pour proposer quelque chose de réellement solide. Siècle Bleu sera le fruit de ces réflexions.

II.3. La structure

II.3.1. Une structure calquée sur le ballet cosmique de la Terre et de la Lune

« Siècle Bleu » nous livre la chronique d’évènements improbables (mais vraisemblables) qui ont changé le sens du monde. C’est donc le récit d’une utopie qui se déroule dans un futur relativement proche (2013) et les faits relatés s’étalent sur une révolution de la Lune autour de la Terre. Ce cycle lunaire (une « lunaison ») dure 29.5 jours (mais j’arrondirai à 28 jours qui est le temps pour la Lune de faire un tour de la Terre). Il se décomposera en quatre parties correspondant aux quatre principales phases de la Lune : Pleine Lune, Dernier Quartier, Nouvelle Lune et Premier Quartier. Le livre fera un tome ou deux selon l’ampleur que prendra le récit. D’autres tomes pourront éventuellement suivre.

Chaque phase correspond à une atmosphère générale

  • Pleine Lune : l’inquiétude
  • Dernier Quartier : l’affrontement et le chaos
  • Nouvelle Lune : l’espoir
  • Premier Quartier : la renaissance

Sur le plan de l’action, le roman passera de chapitres ancrés dans le réel à des chapitres beaucoup plus philosophiques. Le récit du siècle bleu est lui-même le récit d’une révolution (d’après le Littré : la révolution est une transition entre un ordre ancien qui tombe en ruine et un ordre nouveau qui se fonde), d’une évolution et la structure cosmique exposée ci-dessus sert et amplifie le récit.

La structure du roman repose également sur le périple et les positions respectives de la Terre et de la Lune au cours de cette lunaison. Les phases de la Lune et celles de la Terre (et donc l’apparence de celle-ci) sont exactement inversées, ce jeu de miroir cosmique est au cœur de l’intrigue.

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Le choix de la Lune comme origine du salut de l’espèce humaine dans l’utopie du siècle bleu n’est pas anodin. La Lune a en effet toujours représenté dans les grandes civilisations antiques l’astre bienveillant pour la Terre. Cette vénération est d’ailleurs complètement justifiée sur un plan scientifique.  Sans la Lune (dont les conditions d’apparition relèvent du fortuit et vraisemblablement de la collision entre la Terre et un « Grand Impacteur »), la vie sur Terre ne serait probablement jamais apparue. En effet la présence de la Lune, permet la stabilisation de l’axe de rotation de la Terre et donc une relative constance des températures régnant sur celle-ci. En son absence, l’axe de la Terre pourrait osciller librement sur des périodes s’étalant sur des millions d’années. Lorsqu’il serait vertical, nous serions proche de la situation actuelle avec des températures à peu près stabilisées au cours de l’année. Au contraire lorsqu’il serait « horizontal » (comme celui d’Uranus), l’amplitude thermique au cours d’une année serait probablement fatal à toutes les formes de vie que nous connaissons actuellement.

D’un point de vue plus « humain », grâce à la réflexion de la lumière solaire qu’elle projette sur Terre, la Lune a probablement aidé à la poursuite de l’aventure humaine en éclairant ses nuits et en l’aidant dans ses combats avec les grands prédateurs. L’astronome Trinh Xuan Thuan avance également que l’« obscure clarté » des nuits terrestres a joué pour beaucoup dans l’émergence de la poésie et de la sensibilité de l’espèce humaine. 

II.3.3. Une structure imbriquant quatre histoires

Le livre combine également quatre histoires (chacune attachée à un des 4 éléments) qui s’imbriqueront au fur et à mesure de l’ouvrage :

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  • Un plan médian et terrestre sera le théâtre de l’opposition entre les hautes sphères de décision de la planète entre elles (matérialisé par l’opposition entre la Chine et les Etats-Unis) et avec le groupe éco-terroriste Gaïa. Ce groupe incarne la volonté et la détermination de changement des humains. Ses méthodes, même si elles sont très musclées et abouties, ne permettraient pas à elles seules de conduire aux changements recherchés. 
  • Un plan supra-terrestre où se situeront les déclarations de l’astronaute bloqué sur la Lune et qui rentreront directement en résonance avec la Terre. Les conditions de cette résonance ont été préparées (involontairement) par les actions de Gaïa et par les évènements dramatiques sur la Lune qui ont captivé l’attention du public sur la Terre.
  • Un plan infra-terrestre représentant les évènements mystérieux (coïncidences, synchronicités, chamanisme) qui viendront aider les héros. Ils seront l’œuvre de mystérieux hackers et d’une société secrète multi-millénaire se battant pour la prise de conscience planétaire. 

Cette structure qui peut sembler rigide sera en fait invisible dans le livre de la même manière que la structure d’un bâtiment est en général également cachée. Elle permet néanmoins à l’ensemble de ce tenir et d’avoir des rapports de force harmonieux. La confrontation de ces différents points de vue, antagonistes et complémentaires, permettra au lecteur de faire émerger sa propre opinion et de choisir où il se situe dans ce carré (pas nécessairement au centre) dans une perspective de changement. En effet ces différents points de vue (et les personnages qui les portent) ne seront pas complètement positifs ou négatifs, et le lecteur sera libre de choisir ceux à qui il s’identifie le mieux.

II.4. Les personnages principaux

L’intrigue s’articulera autour de 5 personnages principaux :

  • Paul Gardner, l’astronaute bloqué sur la Lune
  • Abel et Lucy, deux jeunes scientifiques (climatologie et économie) leaders du groupe Gaïa
  • Robert Carlson, le Président des Etats-Unis
  • Julio, hacker et ange gardien d'Abel et Lucy

II.5. Gaïa

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Atmosphère
Alliance (nouvelle alliance avec la Nature)
L’hypothèse Gaïa
Biosphère 2
Les  nouvelles méthodes de lutte
Sea Shepherd
Incarnent le renouveau de ces mouvements qui seront l’étincelle qui permettra au changement de s’opérer

II.6. Les lieux de l’action

Le roman se déroulera dans tous les points du globe, pour illustrer que ceux-ci sont étroitement connectés et que l’éloignement géographique ne signifie plus rien. On ne doit percevoir aucune frontière. La Terre doit apparaître comme un tout et doit être le théâtre des opérations. Paul Valéry annonçait dès 1946 que « le temps du monde fini commence ».

II.7. Modèles et inspirateurs 

Roman d’anticipation proche : Robert Merle (Malevil), Barjavel (dans Le Grand Secret par exemple, extraordinaire rétrofiction), ou Jean-Michel Truong (Le Successeur de Pierre, Reproduction interdite).

Idées et modèles:

  • Sur l’homme : Antoine de Saint Exupéry, Henri Vincenot, Bernard Tirtiaux, Théodore Monod, Yves Coppens, Henri Vincenot, Joseph Kessel
  • Sur l’environnement : James Lovelock, Buckminster Fuller, Teilhard de Chardin, Vernadsky
  • Sur l’espace : Carl Sagan, Hubert Reeves, Patrick Baudry, Trinh Xuan Thuan
  • Sur la résistance et l’action : Maîtres de l’art de la Guerre (Sun-Tse, Von Clausewitz) et de la Guerilla (Mao, Guevara, Massoud), de la maîtrise de l’information (Marshall Mc Luhan), de la situation de déni (Stanley Cohen).
  • Sur l’art et les aspects esthétiques de la révolution: Yves Klein, Anish Kapoor

Voir comment les relier entre eux à l’utopie du Siècle bleu et à la société secrète millénaire oeuvrant pour une conscience planétaire.

II.8. Mode de narration

Le roman établit la chronique en « temps réel » (sur un mode presque cinématographique inspiré de la série « 24 heures chrono ») des évènements qui ponctuent ces 29 jours.

Dans la conception du roman, l’expérience du lecteur a occupé la place principale. Un livre est le médium le plus interactif (malgré ce que semble nous vendre la société actuelle) et les possibilités qu’il offre pour marquer le lecteur sont infinies.  Bien souvent dans le monde du design (qu’il s’agisse de cuisines, de sites internet, de maison…) les concepteurs pensent davantage à la conception de l’objet plutôt qu’à la conception de l’expérience qui consistera à utiliser l’objet (ici la lecture). Bien sûr la conception de l’ouvrage (et surtout la matérialisation de cette conception dans l’écriture elle-même) sera perfectible, mais au moins ces aspects auront été pris en compte.

Afin de maximiser l’impact du roman, l’objectif retenu est de maintenir le lecteur constamment en haleine (de façon à obtenir une attention élevée), de créer un livre complètement addictif que les lecteurs souhaiteront lire d’une « traite » et sur lequel ils souhaiteront revenir par la suite pour approfondir certains points (9). Cette lecture en deux temps est le vecteur idéal pour réellement provoquer un bouleversement chez le lecteur et permettre véritablement de faire pénétrer le message. Maurice G. Dantec indiquait dans « La Sirène Rouge » (pp. 309) que « toute information est un virus. A vous de savoir le coder pour qu’il effectue tel type de travail ou un autre. » et un peu plus loin que « quand vous livrez une information importante, (…) veillez à ce qu’elle soit suffisamment dramatique pour éveiller l’intérêt et la survaloriser. De ce fait vous semblez offrir un renseignement capital alors que l’essentiel est resté dans l’ombre, occulté par la « magnitude » émotionnelle de votre information-virus. »

Le roman sera donc composé de chapitres courts consacrés à l’évolution temporelle des différentes histoires parallèles. Les courts chapitres  s’achèvent toujours sur une note suscitant l’interrogation du lecteur pour l’inciter à aller plus loin (cf. une multitude de thrillers).

II.9. Style

Le style privilégiera le fond à la forme, c'est-à-dire l’efficacité à l’esthétisme littéraire pur (ce dont je ne suis d’ailleurs pas capable). Le style employé sera légèrement différent selon les chapitres. Notamment les textes du blog de l’astronaute seront complètement déconnectés de l’action (puisque celui-ci est isolé) et auront petit à petit cette dimension poétique liée à la manifestation de l’Overview Effect (la transformation du style s’apparentera, dans une moindre mesure, à la métamorphose du style dans « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes). 

II.10. Lecteurs ciblés

Même si ce roman cherchera à avoir l’audience la plus large, il ne cédera en aucun cas aux sirènes du simplisme, ce qui réduira donc nécessairement son lectorat. Néanmoins les différents thèmes seront abordés de façon pédagogique et il n’y aura besoin d’aucune connaissance préalable pour lire le livre. Le seul pré-requis sera d’être ouvert et le livre devrait d’ailleurs galvaniser cette curiosité du lecteur.

Le livre s’adressera donc plutôt aux lecteurs classiques de romans d’anticipation (pas nécessairement de science-fiction, car il ne s’agit pas de science-fiction car les faits scientifiques cités sont avérés ou légèrement anticipés mais crédibles), de romans policiers ou d’espionnage, de thrillers mais aussi les lecteurs d’essais scientifiques, sociologiques, politiques ou philosophiques. 

On pourrait considérer que « Siècle Bleu » est un « thriller écologique et spatial ».

II.11. Effet recherché sur le lecteur

  • Lui faire découvrir des choses que les gens ne savent pas ou plutôt ne savent plus, et susciter l’interrogation et l’action par rapport à l’évolution du monde actuel.
  • L’amener à s’interroger sur les buts que pourraient rechercher l’humanité
  • Lui faire sentir la nécessité d’une conscience planétaire, d’une conscience du tout.
  • Lui faire partager et vivre l’Overview Effect.
  • Lui faire se poser des questions.
  • Lui donner de l’espoir et de l’énergie
  • Réconciliation avec le spatial habité (avant 1996, je n’étais pas moi-même pas du tout conscient de cette dimension « poétique » de la conquête spatiale).
  • Réconciliation avec le Cosmique, la Nature.
  • Réveiller l’intérêt pour les Utopies et le pousser à créer les siennes.
  • Faire découvrir les outils philosophiques et pratiques pour vivre sur une petite planète

 

A mettre en avant dans le livre : ce dont l’Homme dispose pour réussir

L’empathie
La bienveillance
La persuasion
La dénonciation subtile, indirecte, positive et proposant des alternatives simples
La compassion
La pitié
Le goût du beau
L’amitié
L’amour
L’humour
La singularité, résistance contre le nihilisme
La recherche du bonheur
Le don de soi
L’art
Le courage
La persévérance
La détermination
La poésie
L’honneur (d’appartenir à une espèce intelligente et la responsabilité qui l’accompagne)
Les sciences et la Technique présentées de manière poétique
Insister sur la grandeur de l’homme
L’humilité (on ne comprend pas l’univers, on ne se comprend pas soi-même, l’homme n’est que le vecteur actuel de la conscience, de la Créature)
L’amour des enfants et des générations futures
La volonté de vivre dans un monde moins précaire
Le chamanisme
La musique
La philosophie navajo
La recherche de l’harmonie

(1) On lira avec intérêt « Moon Dust – in search of the men who fell to earth » de Andrew Smith publié en 2005, dans lequel l’auteur a interviewé les 9 astronautes encore vivants ayant marché sur la Lune (ils étaient douze, deux pour chacune des 6 missions Apollo).   

(2) A ce titre, les initiatives du mouvement de Bruce Sterling « Veridian » (http://www.veridiandesign.com) et « WorldChanging » (http://www.worldchanging.com) constituent de nouvelles approches du changement pour le 21ème siècle et insistent énormément sur l’aspect esthétique et pragmatique des propositions.

(3) Dans un processus de changement, l’alerte est la première étape nécessaire, la proposition de solutions et la justification politique/scientifique/philosophique de ces solutions sont les étapes suivantes. Néanmoins dans un processus de changement, ce ne peut pas être les mêmes personnes qui agissent sur les 3 niveaux. Les Cassandre ont leur rôle mais il faut ensuite des innovateurs et des politiques/philosophes pour faciliter la mise en place ces changements.

(4) Voir par exemple l’excellent ouvrage « 80 hommes pour changer le monde »  
de Sylvain Darnil, Mathieu Le Roux publié en 2005 aux éditions JC Lattés, qui recense 80 initiatives à travers le monde qui combinent utopie, rentabilité économique et éthique.

(5) L’initiative de l’ex Vice-Président Al Gore qui a sillonné depuis 6 ans le monde pour informer sur les menaces du réchauffement climatique est à ce titre représentative et appeler à l’action. Il est intéressante de noter qu’Al Gore commence son discours par les clichés « Earth Rise » et « Whole Earth ». Son initiative sera adaptée prochainement par le film-documentaire « The Inconvenient Truth » et le livre-compagnon “An Inconvenient Truth: The Planetary Emergency of Global Warming and What We Can Do About It”.  D’autres initiatives individuelles comme le combat assidu de Nicolas Hulot sont également remarquables.

(6) La théorie des percolations peut apporter un éclairage théorique intéressant sur les conditions émergence d’un tel changement. Dans un réseau de percolation, à partir du franchissement par la densité du réseau d’un certain seuil critique, le système peut changer de phase. Par exemple, à force de la limaille de fer aléatoirement sur une plaque, les connections deviennent telles qu’à un moment l’électricité peut circuler d’un côté à l’autre de la plaque. Cette théorie des percolations est utilisée également pour comprendre les conditions d’émergence du terrorisme ou de rebellions dans les banlieues. Aujourd’hui, sur les problématiques sociales et environnementales nous sommes proches du seuil critique.

(7) Un des freins à l’action individuelle (et donc collective) est la peur d’être le seul à donner, agir ou dénoncer. Le site Internet PledgeBank (http://www.pledgebank.com) propose une approche concrète pour résoudre ce problème lié à la création de cellules primordiales, étapes nécessaires pour aboutir à l’amorce d’un phénomène de masse : l’internaute conditionne sa participation à une action (en temps ou en argent) si d’autres (il en choisit le nombre) s’engagent également.  

(8) Trinh Xuan Thuan résume bien cet état de fait dans son essai « Le Chaos et l’Harmonie – La fabrication du réel » paru en 1998 chez Fayard : « A tous les niveaux, le Réel est construit par l’action conjuguée du déterminé et de l’indéterminé, du hasard et de la nécessité. »

(9) Pour les lecteurs soucieux de réellement approfondir certains thèmes, une bibliographie complète sera proposée à la fin de l’ouvrage. Il y aura vraisemblablement un site web compagnon.

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